Saez

Saez

Artist

Damien Saez est un auteur, compositeur, interprète, instrumentiste et poète français.

En 1995, alors diplômé du Conservatoire à rayonnement régional de Dijon dans la “classe piano” et titulaire d'un baccalauréat, le jeune artiste a pour ambition de signer dans une maison de disque pour diffuser ses compositions à travers le pays. Séduits par ses maquettes, les dirigeants du label Island, filiale de Universal Music, décident de lui offrir une chance. Le chanteur se rend alors dans la capitale, enchaîne les petits boulots pour payer ses frais, et commence à enregistrer en parallèle son premier album Jours étranges.

Sorti en 1999, ce projet est constitué de sonorités rock, électro, jazz, et de ballades mélancoliques accompagnées d’un piano ou d’une guitare, des instruments qui constituent le fil conducteur de l'ensemble de ses œuvres. L'album, porté par le morceau “Jeune et con” sera certifié double disque d’or (200 000 albums vendus à l'époque), et lui vaudra une nomination aux Victoires de la Musique de 2001. Cérémonie, durant laquelle, Saez casse les codes en apparaissant un bonnet sur la tête, lui recouvrant les yeux, et en interprétant un medley composé des morceaux “Thank You” de la chanteuse Dido, de son titre “Solution”, avant de terminer par son tube “Jeune et con”. Le jeune homme était également nominé dans deux autres catégories “Groupe ou Artiste Découverte de l'année” et “Groupe ou Artiste / Découverte / Scène de l'année” mais ne sera pas retenu.

En 2001, il publie sur Internet Katagena, un EP de six titres disponibles en libre téléchargement, qui correspond au prélude son prochain album. Il se présente sous la forme d'une mini-symphonie avec quasiment aucune parole, à la frontière entre le rock et la musique électronique, ponctuée de ballades au piano.

En 2002, il publie un double album intitulée God Blesse. À travers ce disque, il montre sa capacité à alterner les styles musicaux et affirme son statut de chanteur engagé. Rock, pop, techno ou alors des plages instrumentales accompagnées d’un orchestre, ce deuxième album fait preuve d’une très grande diversité. Le morceau “Sexe” avec ses paroles crues et profondes est notamment choisi par Brian De Palma pour la création de la bande originale du film international Femme Fatale.

Dans un autre registre, profondément marqué et ému par le résultat du 1er tour des élections présidentielles 2002, Saez diffuse sur Internet le morceau “Fils de France” pour inciter la jeunesse à aller voter et à s’unir pour lutter contre l’accession de l’extrême droite au pouvoir.

En 2004, l’artiste rejoint le label Barclay, une autre filiale d'Universal Music, et rentre en studio pour enregistrer son troisième album Debbie. Un projet caractérisé par une instrumentalisation plus orientée vers le rock, accompagnée de textes mélancoliques, poétiques et crus. L’artiste semble s'adresser directement à ses auditeurs comme en témoigne l'utilisation massive du tutoiement.

Souhaitant prendre un nouveau départ, Damien décide de quitter sa maison de disque pour « ne pas finir en sonnerie de portable » et se lance dans une grande tournée acoustique durant laquelle il se produit seul.

Suite à la rupture d’une longue relation avec sa compagne Katarzyna (surnommée Katagena), il se lance dans l’écriture d’un album entièrement acoustique. Varsovie-l’Alhambra-Paris se retrouve ainsi dans les bacs en avril 2008. Saez délivre ce triple album avec une passion animée essentiellement par la mé-lancolie et la peine. Les textes très poussés et mélodieux constituent un réel hommage à ses influences aussi bien musicales que poétiques qui sont Jacques Brel, Georges Brassens ou encore Charles Baudelaire.

Avec ce style atypique, l’album rencontre un vrai succès ce qui lui vaut un disque d’or et une nouvelle nomination aux Victoires de la Musique dans la catégorie « Album Pop/rock de l’année ».
Pour l’occasion, Damien Saez délivre un morceau uniquement composé pour la cérémonie. Le chanteur commence par ce qui pourrait être une essai (au sens poétique du terme). Le ton est donné. Guitare en main, l’artiste souhaite réveiller les consciences en dénonçant les maux qui touchent la société sur un air doux et harmonieux. Tout d’un coup, le morceau prend une tout autre tournure. La guitare acoustique est remplacée par la batterie, les guitares électriques et le chanteur laisse éclater sa rage dans le micro en délaissant le côté mélodieux de sa voix. Le personnage semble réellement excité et remonté, il se ballade de long en large sur la scène, lance la chaise sur laquelle il était assis auparavant et s’adresse directement aux grands patrons et aux politiques.

On veut les voir en taule
[…]
T'en as pas marre ? T'en as pas marre ? Toi, putain de peuple
Qu'on te fasse le cul, à chaque coin de rue ? T'en as pas marre ?

[…]
TOTAL : 12 milliards de bénéfices, 12 putains de milliards de bénéfices,
Sûr, si tu voles un putain de portable, tu prendras 2 ans,
Sûr, si tu paies pas ton putain de loyer, ils t'enverront l'huissier

Une prestation, sans précédent, qui laisse la foule bouche-bée. Cependant, l’artiste ne sera pas retenu et la récompense sera attribué au chanteur Arthur H

En 2009, l’artiste s’essaie au rock anglais dans un album intitulé A Lovers Prayer. Il intègre, dans le disque, quelques morceaux qu’il avait déjà interprété lors de ses tournées ou publié gratuitement sur le web. L'album peut se scinder en deux parties : une première moitié très rock et une seconde moitié planante et mélodieuse à l’image de certains morceaux de l’album God blesse.

Souhaitant repousser les limites d’un rock français en perte de repères, Damien délivre l’album J’accuse, probablement son projet le plus critique envers la société marchande occidentale. La sortie du disque est entachée par une affaire de censure concernant la pochette de son album qui devait être reprise pour les affiches publicitaires dans les métros parisien. Jugée comme étant misogyne et sexiste, elle représente une femme nue dans un caddie de supermarché. L’artiste se défend à la télé et à la radio, en expliquant que sa démarche se rapprochait de l’activisme en voulant dénoncer le symbole d'une femme-objet, produit de consommation comme le laisser entendre le titre “J’accuse” sur la photo. En aucun cas, cette photo ne visait à promouvoir le dénigrement du statut social de la femme et avait même le rôle d’effectuer le contraire mais visiblement certains publicitaires ne semblent pas vouloir comprendre.

Concernant le projet en lui-même, l’artiste livre un rock énergique accompagné de paroles virulentes dans sa grande majorité. La fin, quant à elle, est marquée par des morceaux plus doux à la guitare sèche.
Le succès est au rendez-vous et Saez est une nouvelle fois nommée aux Victoires de la Musique en 2011 dans la catégorie “Album Rock de l’année”, remportée par Gaëtan Roussel, mais ne prends pas part à la cérémonie.

Durant l’année qui suit, le chanteur retourne au charbon pour travailler sur deux albums qu’ils souhaitent sortir à quelques mois d’intervalle et pouvoir ainsi partir dans une longue tournée.
En septembre 2012, le triple album Messina est mis en vente. Le disque est remarquable de par la diversité des morceaux, qui le compose, avec une instrumentalisation mêlant du piano, du violon, des arrangements de cordes, de l’acoustique ou encore de lourds sons à la guitare électrique.

En mars 2013, le huitième album de Saez est publiée sous le titre de Miami. Dans la continuité du précédent projet, les morceaux se distinguent par une tonalité beaucoup plus orientée vers un rock engagée et puissant. La pochette du disque fait également débat car elle représente les fesses et les cuisses d'une femme en culotte se cachant les fesses avec une bible. L'arrière de l'album met en scène un pénis gigantesque recouvert de billets de 100 dollars. Bien évidemment, l'image fait encore une fois l'objet d'une censure ce qui pousse Damien a prendre radicalement ses distances avec un système qui manque de respect vis-à-vis de la culture et des œuvres artistiques qui en découlent.

Dans une dynamique provocatrice, lors des Francolies de la Rochelle en 2013, l’artiste entonne avec passion le morceau Fils de France. A la fin de ce dernier, il adresse un doigt d’honneur en direction des coulisses, probablement destiné aux organisateurs lui ayant demandé de terminer son concert pour laisser place au traditionnel feu d'artifice. La Ministre de la Culture Aurélie Fillipetti étant présent sur les lieux du festival, Saez se lance dans une critique du Ministère de la Culture qu’il qualifie de « ministère du vent, ministère des merdes », de l’industrie musicale dirigée par « des putains », et plus généralement des modes de vie, de consommation et de production actuels en France.

Après s'être retiré de la scène pendant trois longues années, Saez se lance dans un projet musical et poétique de grande ampleur qui s'étend sur une année complète : La Manifeste. Ce projet, divisé en 4 actes, aurait pour but d'apaiser les haines qui prennent une place prépondérante dans la société, de rassembler le peuple autour de valeurs fondamentales de la République et enfin de mettre en exergue les travers de notre société. Il s'est donc lancé dans un long voyage à travers toute la France au cours duquel son manifeste sera complété par diverses publications : textes, sonates, requiems, scènes de concerts et musiques.
Finalement, la première partie musicale est dévoilée le 9 décembre 2016. Il s’agit d’un album intitulé Le Manifeste : l'Oiseau Liberté & Prélude Acte II. Un disque très intimiste où l'artiste exprime notamment une profonde tristesse à l'égard des attentats qui ont touché la France ces dernières années.
La suite du projet s'annonce tonitruante avec l'annonce de la sortie d'un triple album intitulé Lulu pour le printemps 2017.