Tempête

Tempête

PNL

Clip réalisé une fois de plus par Kamerameha et tourné en partie à Londres.


Bettina Ghio, docteure et chercheuse en langue et littérature française à l'université Paris 3 a analysé ce morceau pour Télérama.fr

Thèmes : lyrisme sur le temps qui passe, autocritique, ennui.
Ce morceau joue avec le traitement d’un sujet collectif, entre le besoin de dealer pour faire face au chômage, et le lyrisme, car le trafic illicite est perçu comme une contrainte et une condamnation individuelle. Le thème du temps qui passe est relié ici à l’ennui de la cité, au manque d’activité régulière : « J’suis tous les jours sur le grill pendant qu’mon étoile défile / Rien d’exceptionnel, ça recommence y’a R ».
- Champ lexical :
Toujours le lexique de la drogue : « ient-ient » (client), « le vert » (cannabis) « rotter » (pour Rotterdam, plaque tournante du trafic en Europe), « chnouf » (héroïne ou cocaïne). Et de la prison : « arrivants », « allumettes », « la matonne », « Fleury » (pour la prison de Fleury-Mérogis).
- Figures de style :
Métaphore, « mon cœur une tirelire toujours en manque de billets ».
Références :
PNL s'inspire-t-il d'une citation de Voltaire ? La phrase « Caresse du temps qui passe pour m’adoucir » évoque « le temps adoucit tout » extrait de L’Ingénu. Il n’est pas rare de trouver la trace de textes littéraires traditionnellement étudiés à l’école, dans les textes de rap français.
- Épilogue :
Les termes et expressions lyriques renvoient au sentiment de culpabilité, à la condamnation de devoir dealer, « changer d’vie maintenant, igo c’est pas possible / j’peux pas m’endormir sans demander pardon ». Il y a aussi l’idée que la vie actuelle résulte de l’origine sociale, de la misère liée à l’enfance : « grandir à poil », du désir de posséder le monde, quand on n’a rien, « le M sur la tétine ».

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