Kery James raconte l'histoire vraie de la famille Bentounsi.

Cette histoire, c'est d'abord celle d'Amine, un jeune banlieusard, d'origine marocaine, qui devient délinquant multirécidiviste. En 2012, alors qu'il fuit la police, il meurt à 29 ans d'une balle dans le dos, tirée par un policier.

Mais Kery s'attarde surtout sur le destin de sa sœur Amal, qui s'est battue pour rendre justice à son frère, et faire condamner le policier qui peut difficilement, pour une balle dans le dos, plaider la légitime défense. Après un long combat, elle est parvenue à faire condamner le coupable en appel (voir article du Monde).

L'histoire d'Amal est plus qu'un simple fait-divers, elle est au contraire symptomatique de la société. D'une part, s'il ne représente pas une majorité de jeunes des quartiers, Amine est un cas d'école de jeune qui tombe dans la délinquance par une forme de déterminisme social. Elle montre aussi un exemple (n'en déplaise au Ministre de l'Intérieur) de violence policière, un phénomène qui touche le plus souvent des jeunes issus des minorités.

Enfin, c'est le combat d'Amal que Kery érige en exemple: une femme forte, déterminée, guidée par l'amour et le désir de justice. Malgré ses doutes, elle a réussi à mener à terme le combat pour son frère, et a ensuite décidé de poursuivre sa démarche en devenant avocate, pour essayer d'étendre la lutte à tous ceux qui ont subi les mêmes injustices qu'Amine.