Fils de joie

Fils de joie

Stromae

“Fils de joie”, quatrième titre de Multitude, aborde le sujet de la prostitution par le prisme de divers personnages. Pour ses trois couplets, Stromae prend d'abord le point de vue d'un client, puis celui d'un gérant de réseaux de prostitution et enfin celui d'un policier, plutôt attristé de la situation. Au sein du refrain, le Belge se met dans la peau d'un enfant d'une prostituée soutenant sa mère et plaidant pour une plus grande reconnaissance et visibilité.

Semblant lui aussi soutenir une amélioration des conditions de vie pour ces femmes, Stromae effectue par ailleurs une fusion dans le titre du morceau. En effet, il reprend à la fois l'insulte généralisée en francophonie “fils de pute” — utilisée dans le refrain —, mais également l'expression “fille de joie”, synonyme de “prostituée”. Cela lui permet d'être volontairement mélioratif vis-à-vis des travailleuses du sexe et de pouvoir affirmer que l'enfant de son refrain ne vit pas avec le fardeau d'être le fils d'une prostituée — bien au contraire.

La prostitution et le proxénétisme, illégaux en France, restent différenciés en Belgique, pays d'origine de Stromae. Ainsi, la prostitution non-forcée n'est pas illégale, mais elle le devient sous la contrainte. Le proxénitisme est donc complètement interdit. Malgré cela, on reporte en 2015 environ 37 000 prostitués en France selon Statista, et entre 15 000 et 23 000 filles de joie en Belgique sur la même année.

Le 7 mars 2022, soit trois jours après la sortie de son troisième album, Stromae publie sur sa chaîne Youtube le clip officiel du morceau. Tourné aux Arcades du Cinquantenaire à Bruxelles, il met en scène un hommage national fictif pour une défunte prostituée.