Si le titre du morceau semble s'inspirer de L'Art de la Guerre, manuel de stratégie écrit par le Chinois Sun Tzu (ou Sun Tse) au XIème siècle, Passi répète au refrain le dicton latin “qui veut la paix prépare la guerre” (si vis pacem, para bellum).

Et le rappeur décrit une situation, dans les quartiers, proche de la guerre civile, avec une ambiance délétère (symbolisée par le “vent sale” qui diffuse désespoir et idées sombres). Ceci se manifeste à tous les niveaux: localement, par une répression qui entraîne des relations tendues entre police et population ; à l'échelle nationale, par des discours politiques qui attisent le racisme et la haine ; et même au niveau mondial, par une rhétorique, provenant des USA, qui évoque un retour des guerres de civilisation, et notamment une stigmatisation de l'islam.

Dans ce contexte explosif, la guerre que prépare Passi est musicale et culturelle, et il propose dans le 3ème couplet le rap comme une contre-attaque aux idées haineuses. Le rap est une manière de s'imposer, au nom de ceux qu'il représente (les minorités visibles, les quartiers défavorisés) et de rappeler, quitte à déplaire à certains, qu'ils font partie de la France.